
Le Frac Auvergne consacre à Pius Fox, jeune artiste allemand, sa première exposition personnelle dans une institution publique en France. Il y a, dans cette initiative signée du directeur des lieux, Jean-Charles Vergne, une véritable volonté de partager un coup de cœur avec le public de la région. Lequel explique que l’œuvre de l’artiste « s’inscrit autant dans un héritage de la peinture abstraite que dans celui, très hétérogène, d’une histoire du plaisir de peindre où le sujet est prétexte à l’acte de peindre, à la sensation de peindre […] ».
L’histoire
du plaisir
de peindre Il y a dans sa pratique une « entreprise d’observation puis d’abstraction de la réalité dont l’étape finale permet d’accéder à une peinture donnée à voir pour elle-même, sans que n’y soit plus connectée la moindre référence à une réalité modélisée, « abstractisée ». Mais, simultanément, sa peinture relève d’un processus qui, allant de la figuration vers l’abstraction, opère aussi un mouvement inverse de retour vers la représentation depuis l’abstraction ».
Aller-revenir. Comme l’idée qui consisterait, aussi, à s’ouvrir à une première impression qui en appellerait obligatoirement une deuxième voire plus. Pius Fox parle à celui qui regarde. Mieux, il l’interpelle, mais d’une manière tellement subtile qu’elle en est presque insidieuse, au sens agréable du terme… L’utilisation de couleurs qui se situent dans la zone « douce » du cercle chromatique contribue à délivrer l’âme du travail. Et le Frac Auvergne constitue un écrin parfait à la découverte de ce dernier.
Julien Dodon